ainsi passe la gloire du monde

Offensif et, pour citer Pasolini, « d’une vitalité désespérée », ce spectacle écrit par une troupe de jeunes interprètes n’engendre pas la mélancolie. Cette troupe, Le groupe O, s’est déjà produite au Préau en 2018 avec son précédent spectacle L’Âge bête. Collectif mené par les artistes Lara Marcou et Marc Vittecoq, associés au Préau, Le Groupe O crée au plateau sur la base d’un point de départ qui est ici Platonov de Tchekhov dont le héros, noceur et dépressif, intelligent et instinctif, est le révélateur d’une société malade d’elle-même. Car au 19ème siècle déjà, rien ne filait droit entre hommes et femmes, riches et pauvres, dominants et dominés. Il flottait même un air de fin de monde (ce qui peut s’entendre aussi comme le début d’un tout nouveau).
Les acteurs ont emprunté à l’auteur russe de quoi nourrir leurs personnages. Juste ce qu’il faut pour tramer une histoire d’aujourd’hui et qui parle d’amour, d’argent, de travail, d’échec et de désir. Ils le font à leur façon, rockeuse (du meilleur goût), insolente, dérangée, non-genrée.