Hamlet

Luca Giacomoni travaille régulièrement avec des amateurs. Il en apprécie la force inouïe qui, dit-il, est intrinsèquement liée à leur fragilité. Après avoir monté une Iliade très remarquée, dans une distribution réunissant des interprètes professionnels et non professionnels sous main de justice, il s’empare aujourd’hui d’Hamlet. Pour aborder cette œuvre dans laquelle le Prince du Danemark ne cesse de remettre en question ce qu’il voit, ce qu’il croit savoir et ce qu’il pense suite à l’apparition du spectre de son père, le metteur en scène se tourne cette fois-ci vers des personnes ayant eu des expériences dites « psychotiques ». C’est sous un angle très concret qu’il souhaite en effet approcher la question du réel et de sa perception, et sur ce qu’on nomme « folie » et « normalité ». Au milieu d’une accumulation d’objets – un très vieux piano, un chevalet de peintre, un miroir, une robe de mariée, etc. – des acteurs professionnels parmi lesquels Olivier Constant et Valérie Dréville portent les autres voix d’Elseneur. Ce très beau partage rend plus sensible et abyssale encore, cette célébrissime méditation autour de la réalité, l'illusion, le joué et le vécu.